La prise de conscience écologique et la transition vers des modèles économiques durables sont désormais au cœur des préoccupations des entreprises. Face à l’urgence climatique et aux attentes croissantes des parties prenantes (clients, investisseurs, régulateurs), les organisations doivent repenser leurs stratégies et intégrer la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) dans leur ADN.
Dans ce contexte, les cabinets de conseil jouent un rôle clé. Ils sont de plus en plus sollicités pour accompagner leurs clients dans la mise en place de stratégies durables, la réduction de leur empreinte environnementale et l’alignement sur les normes ESG (Environnementales, Sociales et de Gouvernance).
→ Selon une étude récente, 84 % des cabinets de conseil anticipent une forte augmentation des missions liées à la RSE dans les prochaines années. Cette tendance est déjà visible : les missions dédiées à la RSE sont passées de 5 % en 2020 à 10 % en 2021 selon le Syntec.
Mais au-delà de cette demande croissante, une question se pose : la prise de conscience écologique représente-t-elle une réelle opportunité de croissance pour les cabinets de conseil ?
La montée en puissance de la RSE : un marché en pleine expansion
La prise de conscience écologique - qu’elle soit une préoccupation véritable ou un simple artefact marketing - n’est plus l’apanage des militants ou des pionniers du développement durable. Elle s’est imposée comme une priorité stratégique pour les entreprises de tous secteurs.
Dans les faits, les réglementations se durcissent, les investisseurs exigent davantage de transparence, et les consommateurs privilégient les marques engagées.
→ Pour répondre à ces attentes, les entreprises doivent intégrer la RSE à tous les niveaux de leur organisation : de la gouvernance à la chaîne d’approvisionnement, en passant par la gestion des ressources humaines. Cependant, cette transition est complexe et nécessite des compétences spécifiques. C’est là que les cabinets de conseil interviennent.
Les cabinets de conseil sont de plus en plus sollicités pour :
- Auditer les pratiques existantes : Identifier les points forts et les axes d’amélioration en matière de durabilité.
- Concevoir des stratégies RSE : Définir des objectifs clairs et mesurables, alignés sur les normes internationales (ODD, Accords de Paris, etc...
- Accompagner la mise en œuvre : Aider les entreprises à traduire leurs engagements en actions concrètes.
- Former les équipes : Sensibiliser et former les collaborateurs aux enjeux de la RSE.
En France, le marché du conseil en RSE a connu une croissance de plus de 24 % par an entre 2018 et 2022, atteignant près de 360 millions d'euros. Les prévisions indiquent une hausse continue, avec un taux de croissance estimé à 18,5 % par an jusqu'en 2030
ZOOM : Ces entreprises qui engagent des démarches RSE ambitieuses
Renault
Renault s’engage dans la mobilité durable avec sa gamme de véhicules électriques et hybrides. L’entreprise vise la neutralité carbone en Europe d’ici 2040 et réduit l’impact environnemental de ses usines. Renault recycle également 95 % des matériaux de ses véhicules en fin de vie.
L’Oréal
L’Oréal a lancé son programme « L’Oréal pour le Futur » avec des objectifs clairs : réduire de 50 % ses émissions de CO2 d’ici 2030 et atteindre la neutralité carbone d’ici 2025. L’entreprise utilise 100 % d’énergie renouvelable dans ses sites industriels et favorise l’économie circulaire.
Veolia
Veolia, leader de la gestion des ressources, intègre la RSE dans son modèle économique. L’entreprise recycle les déchets, optimise la gestion de l’eau et développe des solutions pour l’économie circulaire. Veolia s’est fixé pour objectif de réduire de 22 % ses émissions de CO2 d’ici 2030.
Les cabinets de conseil à l’ère de la durabilité : diversification et innovation
Pour saisir cette opportunité, les cabinets de conseil doivent adapter leur offre de services et innover. La RSE n’est pas un domaine homogène ; elle couvre des enjeux variés, allant de la réduction des émissions de CO2 à l’inclusion sociale, en passant par l’économie circulaire.
Voici quelques axes de diversification pour les cabinets de conseil :
Le conseil en décarbonation :
La réduction des émissions de gaz à effet de serre est une priorité pour de nombreuses entreprises. Les cabinets de conseil peuvent les accompagner dans :
- La réalisation de bilans carbone.
- La définition de trajectoires de décarbonation (Science-Based Targets).
- L’identification de solutions bas-carbone (énergies renouvelables, efficacité énergétique, etc.).
L’économie circulaire :
L’économie circulaire vise à réduire les déchets et à optimiser l’utilisation des ressources. Les cabinets de conseil peuvent aider leurs clients à :
- Repenser leurs modèles de production et de consommation.
- Intégrer des matériaux recyclés ou biosourcés.
- Développer des boucles de valorisation des déchets.
La conformité réglementaire :
Les réglementations en matière de RSE se multiplient (taxonomie européenne, loi Climat et Résilience en France, etc.). Les cabinets de conseil peuvent accompagner les entreprises dans :
- La compréhension des nouvelles obligations.
- La mise en conformité de leurs pratiques.
- La communication transparente de leurs performances RSE.
La transformation culturelle :
La RSE ne se limite pas à des actions techniques ; elle implique un changement profond de culture d’entreprise. Les cabinets de conseil peuvent jouer un rôle clé dans :
- La sensibilisation des dirigeants et des collaborateurs.
- La promotion d’une gouvernance plus inclusive et transparente.
- La création de programmes d’engagement et de mobilisation.
Quels sont les défis à relever pour les cabinets de conseil ?
Si la prise de conscience écologique représente une opportunité de croissance, elle pose également des défis pour les cabinets de conseil.
La montée en compétences
La RSE est un domaine complexe et en constante évolution. Les cabinets de conseil doivent investir dans la formation de leurs équipes pour maîtriser les enjeux techniques, réglementaires et stratégiques.
La différenciation
Le marché du conseil en RSE est de plus en plus concurrentiel. Pour se démarquer, les cabinets doivent développer une expertise pointue et une offre de services différenciante.
La mesure de l’impact
Les entreprises attendent des résultats concrets et mesurables. Les cabinets de conseil doivent donc être capables de démontrer l’impact de leurs recommandations, que ce soit en termes de réduction des émissions, d’économies d’énergie ou d’amélioration de la réputation.
Conclusion : les cabinets de conseil, acteurs clés de la transition écologique
Au-delà des opportunités commerciales, les cabinets de conseil ont un rôle essentiel à jouer dans la transition écologique. En accompagnant les entreprises vers des modèles plus durables, ils contribuent à transformer l’économie et à relever les défis environnementaux et sociaux de notre époque.
Voici quelques exemples de contributions concrètes :
- Accélérer la transition énergétique : En aidant les entreprises à adopter des énergies renouvelables et à réduire leur empreinte carbone.
- Promouvoir l’innovation durable : En encourageant le développement de produits et services respectueux de l’environnement.
- Renforcer la résilience des entreprises : En les préparant aux risques climatiques et aux disruptions économiques.
→ La transition écologique est une course de fond, et les cabinets de conseil ont aujourd’hui l’opportunité de passer du statut de simples observateurs à celui de véritables pilotes du changement.
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